La pollution du monde textile
- Cassandra Mensah
- 27 mars 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 avr. 2022
Ce n’est plus un secret la mode est l’une des industries les plus polluantes de la planète, se classant même deuxième juste après celle du pétrole. Toujours plus de vêtements et à des prix toujours plus bas, pour le plus grands plaisir des consommateur oui , mais au détriment de la planète... Au début des années 2000, la fast fashion fait son arrivée. Certaines enseignes passent des traditionnelles collections printemps-été et automne-hiver à une dizaine de collections par an. Le résultat est sans appel, de plus en plus de vêtements sont jetés à la poubelle car la durée de vie d’un habit a été réduite de moitié ces quinze dernières années. Les méthodes de recyclage étant encore peu efficaces, seulement 1 % des matériaux utilisés dans la fabrication de vêtements sont utilisés pour en fabriquer de nouveaux, pourtant chaque année, c'est plus de 100 milliards de vêtements et accessoires qui sont vendus à travers le monde. On estime que , près d’un tiers de la garde-robe des Européens n’est pas sortie du placard depuis au moins un an..

L’industrie textile : grande consommatrice de matières premières
-L’eau est nécessaire à toutes les étapes de fabrication d’un vêtement, 93 milliards de mètres cubes d’eau sont employés chaque année par l’industrie textile, selon la Fondation Ellen MacArthur.
-7 500 litres d’eau pour fabriquer un jean soit l’équivalent de l’eau bue par un être humain pendant sept ans. De quoi être révolté quand on sait qu'aujourd'hui encore certaines population ne dispose même pas d’eau courante .
-Le coton, qui représente un quart de la production mondiale de textiles, dont la culture n’est pas sans conséquences pour l'environnement .
-Le pétrole, qui sert notamment à fabriquer le polyester. Cette fibre synthétique est devenue, à partir du début des années 2000, la matière la plus utilisée dans le prêt-à-porter, car peu chère et plus résistante que le coton. Or cette ressource fossile n’est pas renouvelable.
-L'industrie de la mode produit 20 % des eaux usées mondiales et 10 % des émissions mondiales de carbone. Le plus gros impact environnemental de la mode n’est pas lié aux matières premières, à la production ou au transport, mais au lavage des vêtements. A la fois à cause de l’eau et de l’énergie utilisées, mais aussi à cause de la pollution des eaux et des sols qu’elle provoque. En effet, les fibres textiles contiennent des produits chimiques, et des microplastiques de plastiques. Ces particules sont rejetées dans les océans lors des lavages et mettent des décennies à se dégrader. Résultat : chaque année, 500 000 tonnes de micro-plastiques finissent dans les océans, soit l'équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique.

Quelles solutions pour diminuer ce gâchis de vêtements ?
Pour la première fois, au G7, trente-deux entreprises du textile, des groupes Adidas et Nike à Chanel et Prada, en passant par H&M et Gap, ont décidé de s’engager à diminuer l’empreinte carbone du secteur de l’habillement. Vendredi 23 août, ces géants de la mode ont signé un « Fashion Pact » (pacte de la mode) visant à atteindre zéro émission nette de dioxyde de carbone (CO2) d’ici à 2050 et à passer à 100 % d’ énergies renouvelables sur toute la chaîne d’approvisionnement d’ici à 2030. Outre ces politiques en vigueurs sur le sujet, il est possible à chacun de nous de contribuer à notre échelle, en réduisant dans un premier temps notre surconsommation. Cela signifie qu’il faut opter pour une consommation responsable et écologique. Par exemple privilégier la location de vêtements et accessoires, ainsi plus besoin de gaspiller en achetant des vêtements neuf qui ne serviront qu’une seule fois. Ou choisir des marques éco responsables !

Conseils pratiques
-Stop au gaspillage : limiter sa consommation, tout simplement, en évitant d’acheter de nouveaux vêtements sans besoins particuliers, en connaissant mieux le contenu de nos armoires et nos besoins réels, en se désabonnant des newsletters journalières qui viennent nous mettre l'eau à la bouche...
-Troquer, échanger, partager : la mode « seconde main » est une idée définitivement positive. Occasion, troc, partage, don, friperie, dépôt vente, magasins solidaires... On peut même louer vêtements et accessoires pour les occasions spéciales...
-Réparer : après la seconde main, la seconde vie. Ici on parle de raccommodage, de transformation...
-Recycler : il faut remplacer l'option poubelle par le recyclage. En France, tous les vêtements et chaussures peuvent être apportés dans un point de collecte. Où ? Il y a des informations en local (commune, communauté de communes...), retrouvez toutes les informations en ligne sur le site La fibre du tri Acheter écologique et/ou éthique : il faut éviter les matières comme le polyester, le polyamide, la viscose, l’acrylique, l’acétate et l’élasthanne et privilégier les vêtements en fibres naturelles végétales bio comme le coton bio, le lin, le chanvre, les fibres naturelles animales comme la laine, les fibres artificielles et synthétiques comme le Lyocell (produit à partir de bois) et les matières recyclées comme le coton recyclé, la laine recyclée..
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